L’article d’aujourd’hui est un peu différent de ce que nous avons l’habitude d’écrire. Il est rare que nous soyons déçus de la découverte d’un lieu. Si nous le sommes, nous préférons juste le mentionner et ne pas écrire tout un article sur notre déception. Mais la ville de Singapour est un cas à part. Nous avions quelques à priori sur cette destination. Mais nous préférons nous fier à nos propre ressenti avant d’émettre un avis. Nous avons donc décrit dans ce premier article ce qui nous a un peu déconcerté sur la ville de Singapour. Pour ensuite, pouvoir mieux s’exprimer sur cette ville aussi interdite qu’extraordinaire, nous l’avons d’ailleurs appelé Cool @ Singapour !
C’était déjà avec grande tristesse et le cœur lourd, que nous avons quitté la fabuleuse île de Tioman en direction de la ville-état de Singapour. La journée débute avec la longue traversée de quatre heures de la mer de Chine méridionale. Un arrêt rapide à la gare routière de Mersing pour grimper dans notre bus.
Il faut compter environ, 5 heures de voyage pour atteindre Singapour. Sur la route, des champs de palmiers à perte de vue. Nous avions du mal à l’imaginer lorsque nous regardions des reportages sur la déforestation. Le paysage Malaisien a du énormément changer au fil des ans.
Singapour, une arrivée mouvementée
Point de Vue Jeff
Avant d’entrer sur le territoire singapourien, nous nous étions renseignés sur ce qu’il était interdit d’avoir sous peine d’amende, à savoir cigarette et cigarette électronique (que nous avons préféré laisser en France). Nous avions lu que l’amende pour possession était de 5000$. Sachez que tout import d’alcool, pornographie et drogue est formellement interdit à Singapour.
Par voie terrestre, ce n’est pas moins de cinq contrôles divers que nous avons subis depuis la frontière malaisienne. Vous pensez que nous les avons passé sans encombres … et non !
À l’avant dernier poste de contrôle, je passe sans problème après quelques questions de routine de l’agent en place. Caroline avait pris la file d’à coté pour gagner du temps et rejoindre le bus. Je l’attends sur le côté . De mon point de vue, je vois l’agent décrocher son téléphone et dire quelque chose à Caroline en me pointant du doigt. Deux policiers embarquent ma moitié sans plus d’informations. Je suis prié, par d’autres agents, de sortir au plus vite. Une fouille de plus et je suis dehors. Seul.
En attendant Caroline, je me dirige vers un agent singapourien pour lui demander combien de temps la situation peut durer. Sa réponse me tord l’estomac : entre trente minutes et trois heures. L’agent me conseille également d’envoyer un message à ma compagne pour la rassurer de la situation. Aucun hotspot wifi, je passe en 4G, et envoi un message via Whatsapp, les notifications et mails s’affolent ! 3,7 Mo de data à Singapour, 37€ sur la facture téléphone… Pour rien ! Caro n’a jamais vu le message …
Je me précipite pour en informer le conducteur de bus, celui-ci me dit qu’il attendra maximum 45min, je garde espoir ! Jusqu’à ce que je vois mon bus partir sans crier gare … 15 min après.
Point de Vue Caroline
Du point de vue de Caroline : une dame, visage fermée commence à me poser de multiples questions sur la raison de ma visite à Singapour. En fond, un écran d’ordinateur affichant les visages de jeunes filles recherchées par la police. Elle décroche son téléphone et commence à discuter dans une langue que je ne connais pas. Elle me montre Jeff et me dit, « Qu’il ne reste pas ici, demande lui de partir ». Ce que je empresse de faire. Quelques minutes plus tard, une policière me demande de la suivre en prenant mon Passeport. Je monte dans un ascenseur et me retrouve au poste de police de la frontière. On me demande de m’asseoir dans une salle.
Il y a également un homme d’une quarantaine d’année d’origine asiatique, et une famille malaisienne. Avant même de sortir mon téléphone pour envoyer un message à Jeff, je vois une pancarte interdisant l’usage du téléphone. Je me ravise. Un policier m’appelle pour m’interroger. Il me demande pourquoi je viens à Singapour ? D’où je viens ? Ce que j’ai fait en Malaisie ? Combien de temps je reste à Singapour ? Où je compte loger ? Quand est-ce que je compte quitter territoire (il m’a posé cette question à 3 ou 4 reprises). Il me demande de lui montrer mes billets retour. Je sors mon téléphone en lui demandant la permission. Horreur : la carte SIM malaisienne ne fonctionne pas à Singapour !
Je veux partir !
Je tente de lui montrer mon email de confirmation d’AirAsia qui ne s’affiche que partiellement. Il me dit OK et me demande de me rasseoir. J’attends en me demandant si le Bus va m’attendre. Puis la policière me tend mon passeport et me demande de la suivre à nouveau. Je sors enfin du poste de police et passe le dernier poste de contrôle. Une femme me demande à 4 reprises si j’ai des cigarettes dans mon sac à dos. Je lui réponds que non, elle ne me croit pas et demande à ce qu’on fouille mon sac entièrement… ce n’est pas comme si j’avais toute la journée devant moi ! À la sortie du dernier poste de contrôle, Victoire, je suis enfin en territoire singapourien et je retrouve Jeff.
Épilogue de la frontière terrestre à Singapour !
Je prends mon mal en patience mais trop longtemps.
Je vois Caroline sortir au bout de 25 minutes.
Cool !
Mais on a plus de bus !
Pas cool !
Rallier l’appartement Airbnb à Singapour
Nous voilà à la frontière, avec nos valises, sans wifi dans un pays ou le sens de l’accueil et l’hospitalité n’est pas des plus chaleureux. Pas de station de métro à l’horizon, mais une station de bus. Nous étions à environ 1h30 de transport du centre de Singapour. Pas le taxi ! Le budget y serait passé. Nous voyons plusieurs lignes au sol indiquant la file à prendre pour tel ou tel bus. Des singapouriens très ordonnés attendent sagement que leur bus arrive.
Nous empruntons au hasard une file et demandons à notre voisin équipé d’un smartphone, comment rejoindre notre Airbnb. Il nous indique avec une joie très dissimulée, notre itinéraire avant de replonger sur son téléphone.
Après une attente proche de l’interminable, notre bus finit par arriver. Mais le chauffeur refuse de nous vendre des billets car nous n’avons pas l’appoint … Avec nos gros sacs et notre incompréhension de la situation, nous gênons la montée des autres passagers. Devant notre désarroi, une personne nous tend 5 billets de 2$. Nous pouvons enfin acheter notre ticket. Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivons à une station de métro. Première immersion dans le métro le plus propre du monde ! Attention, il est même interdit de boire sous peine d’amende !
Enfin au calme !
Une petite marche plus tard, nous arrivons à notre logement Airbnb ! Enfin ! Nous allons pouvoir nous reposer un peu, se laver et se remettre de nos petites émotions. Je ne suis pas un habitué du grand luxe mais nous essayons de choisir des chambres les basiques pour passer la nuit. Généralement, nous avons de bonnes surprises avec nos locations Airbnb. Ce ne fut pas la cas ! Caroline avait eu grand mal à trouver cette chambrette à prix raisonnable. Sans fenêtres, avec une douce odeur de renfermé et d’humidité. La douche était située dans la chambre, sans aération. Une cuisine commune faisait face aux toilettes communes, sans mur. Pour l’intimité, on peut aller se rhabiller !
Allons plutôt nous balader dans la ville et chercher de quoi se restaurer !
Singapour l’interdite propre
J’avais déjà consulté quelques blogs pour me renseigner sur les interdits loufoques à Singapour. Je n’ai pas été déçu par la quantité et l’omniprésence d’affiches d’interdictions et d’incitations à la délation. Pour vous donner quelques exemples :
- Interdit de fumer presque partout, mais est-ce vraiment une mauvaise chose ?
- Chewing-gum interdit partout. Oui partout. Vente-Importation-Détention.
- Cracher
- Posséder de la pornographie
- Traverser en dehors des passages
- Jeter un détritus par terre
- Nourrir les pigeons
- Transporter du Durian. Si j’ai bien compris, on doit le manger ou on l’achète. Ou le transporter à pied
- La drogue. Je ne sais pas pourquoi je précise
- Interdit de boire et de manger dans le métro
- Interdiction de trottinettes électriques sur la route à certains endroits (5000$s et six mois d’emprisonnement)
Les amendes vont de 30$ singapouriens pour les plus petits délits (cracher par terre). Mais passent vite de 500$s à plus de 15.000$s. Certaines peines sont également accompagnées de coups de bâton et/ou de prison. Jetez un coup d’œil à ce pauvre Canadien qui s’est retrouvé menotté pour une cigarette électronique et un lance-pierre en bois, c’est hilarant.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu une ville aussi propre de toute ma vie. Attention, je ne dis pas que c’est une mauvaise chose. Je ne comprendrais jamais comment des gens peuvent jeter par terre un papier alors même qu’ils dispose d’une poubelle devant eux ! Les métros et autres transports en communs sont impeccables et ne sentent … rien, ahurissant pour l’ancien parisien que je suis.
Avis perso mais partagé (avec vous)
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux
Benjamin Franklin
Tout ces interdits m’ont quand même mis très mal à l’aise. Passer par la répression pour éduquer le peuple ? Je ne suis pas certain d’y adhérer… Ce qui m’a également surpris, c’est l’absence de présence policière-militaire constante. Pourquoi implanter une forte présence policière lorsque l’on peut voir tout à travers les caméras ? Ce que les caméras ne voient pas, les yeux du peuple le voient. L’incitation à la délation est je crois, ce qui m’a le plus déconcerté et révolté.
Très Orwellien au niveau gestion : [ Le Bonheur Est Obligatoire ]
J’ai trouvé que la ville manquait parfois d’âme, on sent un peuple discipliné et sur la retenu. Chacun vague à ses occupations sur son téléphone portable sans échanger avec l’autre. Peut être est-ce le seul moyen pour s’évader dans cette ville où tout est interdit ?
Notez que Singapour est la deuxième ville la plus sûre du monde, juste après Tokyo. Pour avoir un ordre d’idée, Paris se situe 23ème dans le classement 2017.
Ce monsieur est un vrai badass !!
Une ville impeccable dans tous les quartiers
La street food, oui, mais avec des gants !
Singapour Mall-City
La dernière chose qui m’a un peu chiffonné lors de notre court séjour à Singapour est l’omniprésence des grands centres commerciaux. Dans le centre de la ville, j’ai eu l’impression de me balader dans un Mall à ciel ouvert. Tout est fait pour pousser à la consommation.
Si on cherche quelque chose, il y a un Mall prévu pour l’occasion et si on en cherche rien, on finira de toute manière dedans !
Oui, j’ai cherché du matériel photographique et Non les prix n’étaient pas intéressants.
Orchard Road est le quartier des centres commerciaux. Nous passions d’ailleurs de l’un à l’autre sans vraiment nous en rendre compte. Au croisement Orchard – Paterson même pas besoin de sortir du magasin pour traverser le croisement : tout se fait par le sous-sol. Ces derniers sont également très fournis en magasins.
Avec le recul, je me demande à quoi je m’attendais, avec un pays dont les principales sources de revenu sont les services bancaires et le commerce. Toute la vie locale semble orientée vers ces Malls immenses. Vous pouvez y faire vos courses, manger, acheter de nombreux produits de luxe, trouver des bibliothèques, aller au cinéma et dépenser, surtout dépenser.
Je m’attendais peut-être à y trouver plus de patrimoine historique et de temples religieux. J’avais peut-être oublié que le pays n’a que 53 ans !
Il faut aussi signaler, que Singapour est une ville très chère. Pour la 5e année consécutive, elle est la ville la plus chère du monde, devant Paris et Zurich.
Très bel article avec une honnêteté qui manque parfois sur certains blogs. Donc merci pour ça.
Il est vrai que les grandes villes asiatiques peuvent être déroutantes.
C’était une expérience que vous avez vécu 🙂
Nous avons toujours préféré une réalité parfois plus crue que de mentir à notre lectorat. C’est à cela que sert un blog et les carnets de voyage =).
Cela ne concerne, qui plus est, que notre point de vue auquel je sais que beaucoup de personnes n’adhèrent pas forcément.
merci pr ce retour
j avais plutôt de bons échos de cette ville
pr les contrôles poussés d habitude c est moi qui en ai droit
l épisode m a rappelé le mien à Singapour justement à l’aéroport j ai cru que j allais rester coincer là
je le raconte aussi sur le blog
je connais cette sensation de ne pas savoir à quelle saucs tu vas être mangé
c est vrai que entrée en matière pas encourageante
Vu le nombre de personnes qui passent sans problèmes lorsque l’on est passé je pense que nous étions un peu des cas isolés. Le problème c’est que ça nous à laissé un arrière gout un peu amer pour le reste de la visite.
Cela nous à pas empêché d’apprécier les autres côtés de la ville =)
Hahaha merci d’avoir partager mes mésaventures de Singapour. ( je suis le canadien malchanceux avec le lance pierre et la cigarette électronique 😂 ) longue vie à votre site !
Merci =) A toi aussi merci pour ton article il m’a bien fait rire, même si sur le moment je suppose que tu n’as pas trop rigolé sur le coup =)
Mais des mésaventures j’en ai lu pas mal sur différents blogs. Comme par exemple Roobens sur son blog : https://www.beenaroundtheglobe.com/fr/racisme-singapour/
Eh bien, ça fait un peu froid dans le dos, cet article. Je n’ai jamais visité Singapour, mais j’ai toujours l’espoir de le faire un jour. Il m’est souvent arrivé des déconvenues en voyage, comme pour beaucoup d’entre nous j’imagine, mais j’espère que ce ne sera pas le cas lorsque je visiterai cet endroit ^^. Merci pour ce partage.
Nous ne sommes pas du genre à être pessimiste lorsque nous voyageons. Nous étions plutôt partis confiants. Les interdits nous nous y attendions aussi =) C’est pas comme si nous nous étions pas renseignés =)
Après nous ne regrettons aucunement d’avoir visité Singapour bien évidement et même avec le grincement des dents nous sommes content de l’avoir fait !
Rendez-vous vendredi prochain (01/02/19) pour les côtés sympa de Singapour !
(Réponse édition Jeff)
Bonjour Myu Ri
Singapour est par ailleurs une très belle ville. Nous sortirons vendredi un article qui décrit ce que nous avons adoré dans cette ville si à part.
En effet il arrive toujours des petites contrariétés en vacances mais finalement ici rien ne nous est arrivé 🙂
(Réponse édition Caroline)
Cela nous rappelle des souvenirs! C’était un véritable casse-tête de préparer notre backpack de 6 mois pour l’Asie du Sud Est! La prochaine fois, ça nous aidera à faire mieux et surtout plus léger.
Après un 50 L, je me lance le défi de « fille » de passer au 30 L!!!
C’est un beau défi ! Caroline à un peu plus de mal à prends moins d’habits mais elle s’améliore ! Quant à moi le gros soucis c’est plus le poids de tout mon matériel photo qui prends plus de place que tout le reste =)) http://www.icietlabas.fr/quel-materiel-photo-emporter-voyage/
Si le « minimalisme » t’intéresse nous en avons également fait un article récemment http://www.icietlabas.fr/minimalisme-fait-voyager-plus-minmalisme-foire-aux-questions-faq/
Bonne fin de journée =)